mercredi 26 août 2015

La chasse aux immortels - 2. Réveil

suite de la chasse aux immortels - La chasse
http://c-est-quoi.com/fr/definition/grotte

2- Réveil



Je m'eveillai, enveloppé dans une couverture de fourrure bien chaude. Je fus encore endolori au niveau de ma jambe gauche. Mon corps était couvert de bandages. Mais j'étais nu. A l'exception d'un collier et des bandages qu'on m'avait laissé. Il y avait un bâton près de la couche avec lequel je pouvais me servir de béquille. Un recoin avec une bassine devant un miroir géant était disposé en mosaïque chaotique devant la bassine. Une table et deux chaises complétaient cette pièce. Je criai :

- Il y a quelqu'un ?

Personne ne répondit. Je me dirigeai alors vers un couloir. Et je vis au bout du tunnel de la lumière. J'avais du être sauvé par des villageois qui ont du me trouver après mon combat contre Noé. J'espérai juste qu'ils l'eurent gardé en attendant mon rétablissement. Je cherchai des vêtements Je marchai avec difficultés. Cette retraite dans les roches était extrêmement sympathique bien qu'un peu rustique à mon goût. Il n'y avait pas de réseau et je cherchai à envoyer une fusée d'antenne de détresse afin d'avoir du réseau temporaire avec les satellites de localisation. Mais visiblement les hôtes ne connaissaient pas les nouvelles technologies. Puis je me décidai à voir la lumière du jour. Après tout il faisait beau, j'avais survécu à Noé en piétinant un piège électrique de 24 Ampères. Ma combinaison anti agression avait du amortir la moitié du choc électrique. Et Noé avait du recevoir le reste en dérivation. J'arrivai au bout de ce couloir. La lumière du jour était aveuglante, je me protégeai les yeux. Puis j'entendis un grognement. Un molosse de taille plus que respectable gardait l'entrée. Une superbe bête debout avec une stature de la taille d'un petit cheval et qui visiblement veillait sur ce bout du tunnel.

- Tout doux...

Mes blessures me convainquirent que je ne fus pas de taille à négocier avec cet animal. Je me résignai à rebrousser chemin dans la grotte. Et m'habituant à l'obscurité relative, je vis que la bassine était remplie d'eau à côté d'un feu ambiant dans un pot de parfum. Le miroir m'aida à contempler l'état dans lequel cette rencontre m'avait laissé. Ma plaie au niveau de l'épaule était superficielle. J'avais au bout du doigt qui m'avait servi pour tirer au fusil et au taser quelques engelures superficielles, très bien soignés. Je m'en tirais à très bon compte. Je remarquai que la personne qui s'était occupé de moi devait être le spécialiste dans la région. Tout était composé de décoction de plantes médicinales. Un travail d'orfèvre de la survie. S'il ou elle était libre je lui proposerai un contrat pour me soigner après ou pendant les expéditions comme celle-ci. Ma combinaison de survie n'avait visiblement pas réussi à communiquer la dernière position et aucun module de l'assurance rapatriement n'avait réussi à me localiser pour m'envoyer les secours d'urgence.

Je trouvai enfin une robe de chambre. Une relique si j'en juge par l'inscription brodée : hôpital du jour de la Sainte Pitié. On n'utilisait ces reliques depuis au moins un siècle. Je l'enfilai et j'entendis dans le même temps le molosse aboyer. Quelqu'un s'approchait de l'entrée. Je re-criai à nouveau :

- Il y a quelqu'un ?

Je penchai ma tête dans le couloir et vit une silhouette d'une femme dans un manteau de fourrure léger qui apportait un plateau avec visiblement de la nourriture. Je boitai dans le couloir à sa rencontre. Elle était grande. Beaucoup plus grande que les villageoises que j'avais rencontrées. Elle était brune avec les cheveux noirs frisées. Le teint mat naturel, elle devait porter une sacrée protection contre le soleil. Je lui demandai alors :

- Bonjour, vous comprenez ma langue ?

- Oui.

C'était un oui timide, elle semblait avoir des difficultés pour parler. Mais elle cherchait suffisamment de vocabulaire pour me parler. Elle désigna un plateau avec un plat recouvert d'un couvercle accompagné de couverts reposant sur la table qu'elle m'avait apporté.

- Manger.

Elle ouvrit le couvercle et un délicieux fumet embaumait la pièce. C'était un plat de viande mijoté. Une cuisine que je n'avais vu qu'en description dans les encyclopédie en ligne. Même dans les restaurants de luxe, les cuisiniers ne connaissaient plus ce type de cuisson, tellement c'est energivore. Le tout avec un pain maison. C'est une chose d'avoir l'image et la texture, le goût et l'odeur était enivrante. Je n'avais jamais connu que les briques de pain industriel. Je la remerciai chaleureusement. Jamais je n'avais eu la chance de goûter à un tel plat. J'essayai de réfréner mes envies de dévorer afin de pouvoir savourer ce plat. Puis je voyais mon hôte me regarder manger. Il y avait un tension dans son regard. Ses yeux noirs m'observaient non pas de la manière d'un majordome mais je décelais une espèce d'impatience. Je lui proposai poliment :

- Voulez-vous partager ce repas avec moi ?

Elle me regarda surprise. Et me répondit brièvement :

- Non ! Manger pour vous.

Je ne me faisais pas prier et avalais chaque bouchées lentement me régalant des saveurs que je découvrais. Après avoir nettoyé l'assiette, je me redressai repu de cette nourriture typique des montagnes. J'avais l'impression d'émerger d'un rêve. Un rot retenu signifia la fin de ma rêverie. Et je m'adressai à nouveau à mon hôte :

- Excusez-moi, vous n'auriez pas vu mes vêtements ?

Elle réfléchit un court instant puis elle affirma :

- Ils sont... Feu ?

Elle articula doucement les syllabes afin de bien se faire comprendre.

- Brûlés ? Rectifiai-je
- Oui ! Brûlés !

Je la regardai interloqué. Mes vêtements étaient des armures de combats et la plupart ignifugés. De plus j'étais dans une région froide où les températures extérieures dépassaient rarement les valeurs positives pendant plus de 3 mois. Je réfléchis brièvement, il est vrai que le matériel dont je disposais était une cible de convoitise légitime. Mais l'excuse était trop grossière pour être un simple subterfuge. Le repas commençait à me peser et je me sentis très lourd. J'attrapai un verre en métal et regardai sur mon profil droit mon visage dans le reflet. Je vis des cicatrices sur mes oreilles. J'avais été brûlé sur les surfaces ce qui allait rendre une identification difficile des scanners auriculaires. Mais pourquoi ? J'essayai de me redresser. Mais mon propre poids m'empêcha de me redresser. Ma vision devint trouble. Ce repas était empoisonné. Et ce n'était pas une des villageoises.

- Qui êtes vous ? Et qu'est ce que vous me voulez ? 

Arrivai-je à articuler. Elle ne me répondit pas et mis sa main sur mon bras reposant sur la longueur de la table. Elle posa deux doigts pour sentir mon pouls. J'avais presque de la bave aux lèvres à force de lutter pour parler.

- Qui êtes-vous !? M'écriai-je

Je la regardai tandis que ma tête basculât dans le vide. Elle me rattrapa au visage et me posa délicatement sur un fauteuil de fourrures soutenus par une structure de bois de la forêt.

Je tentai une ultime fois de lui parler. Mais seuls des râles incompréhensibles sortaient de ma bouche. Puis elle s'installa devant moi. Elle s'attacha les cheveux derrière la tête et mis une paire de lunettes de protection.

- J'ai eu peur que le dosage soit mal fait. Mais je n'ai pas perdu la main. Vous êtes sous l'effet d'une combinaison de plusieurs drogues.  On va commencer par la base. Vous clignez des yeux pour me répondre. Un pour un oui et deux pour un non. Allez y calmement. Est ce que vous m'avez bien compris ?

Je clignai une fois.

- J'aimerai que vous soyez attentif à tout ce que je vais vous dire.

Elle me regardait fixement. J'acquiesçai à nouveau.

- Juste pour remettre les pendules à l'heure. C'est moi qui vous ait transporté jusqu'ici. Votre piège aurait parfaitement fonctionné si je n'avais pas été immortelle et si je ne portais pas ce dérivateur de taser en permanence. J'aurai sûrement fini avec le reste de votre chariot.

Elle ouvrit son manteau et en dessous elle montra un dessous avec des tissages métalliques épais et montra un boîtier relié. Elle reprit ses explications :

- J'ai déjà été choqué électriquement et j'évite en général de renouveler cette expérience douloureuse, mais je n'aurai pas cru que vous vous serviriez vous-même d'appât. J'ai reçu une décharge qui m'a mise au sol pendant cinq bonnes minutes. Votre manteau résonnait l'alarme de survie dans toute la vallée. Des qu'il vous a stabilisé. J'ai du le détruire.

Je n'en revenais pas. C'était elle contre qui je me suis battu plus tôt. J'étais pétrifié car j'étais entre les mains de l'un ou plutôt l'une des criminelles les plus recherchées sur au moins 4 continents. C'était un véritable fantôme mais qui laissait de temps en temps, quelques cadavres. Mon mentor l'avait poursuivie durant quatre ans. Et un jour il disparut. Je l'ai retrouvé au fin fond d'un squat crasseux à New Calcutta. Dans la décharge-bidonville que les autorités essayaient de détruire, dans une case au milieu de junkies défoncés au Sublutex, son corps reposait entre deux chimères de prostitution. L'enquête avait conclu qu'il était drogué au Sublutex depuis un an et que la dépression qui s'accompagnait avait eu raison de lui. Je n'avais jamais cru cette version...

- Vous vous posez certainement la question, pourquoi vous êtes encore en vie ? Parce qu'il va s'en dire, j'ai déjà tué bon nombre de chasseurs la plupart comme vous. Mais j'ai effectivement besoin de vous. 

jeudi 20 août 2015

ManHunters

ManHunters - Suite de Manhunt 

Toujours autour de la réflexion de la place des animaux et de l'homme dans une nouvelle nature


Bungie | Gamenguide.com
--- mode fiction on ---

Lion-o regagnait la salle de conférence et le reste de la troupe.

- Nous débarquerons pendant la nuit pour établir notre campement à l'abri. Près du point d'eau et entre deux étages où personne ne peut nous atteindre sans se découvrir.

Le plus jeune des mi-hyènes se leva avec un raclement de la gorge désapprobateur :
- Pourquoi nous cachons-nous ? Nous sommes des chasseurs non ?
- nous sommes à la chasse, à une vraie chasse. C'est à dire que nous allons identifier, traquer, tuer notre proie. Mais considérer une proie avant l'identification c'est devenir soit-même la proie.
- En combat singulier je défie n'importe lequel de mes frères et même des hommes-lions ! Et j'aurai peur d'un homme ?
- Si il n'y en avait qu'un effectivement, cela ne poserait aucun problème.

Master Yen montrai des signes d'agacement à mesure que son jeune fils montrait son impatience à la chasse. Il grogna pour faire respecter l'ordre de sa meute :

- Assez ! Nous ne sommes pas en tourisme, ni dans une simulation, nous sommes dans une vraie chasse !  Et nous chassons l'Homme, pas une peluche ! Ni un de vos sexdroid !

Le silence se faisait autour de Master Yen. L'appareil passa en mode furtif et l'équipe se déploya rapidement pour monter l'abri mais aussi les feux de sécurité autour du campement.

Les mi-hyènes descendirent en file indienne sous l'abri. Lion-o alluma un feu de camp avec son couteau de survie frottée sur la limaille. Il avait pris un peu de C-4 pour maintenir le feu. Les mi-hyènes s'installèrent autour du feu. Master Yen pris la parole :

- Sommes-nous en sécurité ? 
- C'est un des seuls plateaux sans chemin naturel vers le sommet. Je l'ai vérifié la nuit dernière.
- Personne ne peut nous atteindre alors ?
- Sans se découvrir ? Non. Tous les plateaux aux alentours sont trop découverts pour tenter une attaque frontale et nous monterons la garde en attendant le lever du jour.

Homine qui était le plus jeune des mi-hyène voyait une lueur au loin. 

- Cette lueur au loin c'est leur village n'est ce pas ?
- Oui, généralement ils sont plutôt discret mais ils savent qu'on est arrivé.
- Nous devrions nous confronter cette nuit ! Là tout de suite !
- Combien pensez-vous qu'il y a d'hommes ?
- Combien pensez-vous que je peux massacrer d'une main ?

Homine pris un couteau qu'il avait sur lui et le planta dans la roche, et avec une moue de fierté il décomposa sa phrase : 

- Couteau à pression hydraulique. 

Lion-o souleva un coin de lèvre amusé par la candeur de son client.

- Vous avez une bonne allonge, parfait pour ce genre de lancer. Mais je vais vous montrer ce que sont les hommes à la chasse.

Il se leva et se mît dans un endroit plus sombre où les lueurs du feu de camp léchaient les pieds de Lion-o.

- Je vous propose de vous simuler un petit jeu. Je suis un homme et vous, ou quels que soient le ou les candidats, venez me chasser.

Les jeunes mi-hyènes se levèrent d'un seul mouvement de meute. Et commencèrent à entourer Lion-o.

Homine avaient inconsciemment sorti les crocs. Ses frères faisaient de même. Lion-o comprenait malgré son âge c'était lui qui menait la meute. Master Yen était en retrait pour observer minutieusement. Le reste de l'équipage se parlaient par infra-sons et pariaient sur l'ordre des membres de la meute à se faire prendre.

Lion-o disparu alors dans l'obscurité. Tandis que les mi-hyènes se jetaient à sa poursuite. Deux frères jumeaux dont une seule cicatrice les différenciait,  partaient en reconnaissance et flairaient l'odeur de Lion-o essayant de déterminer la direction dans laquelle il aurait pu partir. Mais lorsqu'ils plongèrent leurs nez sur le dernier endroit où il s'était trouvé leurs pattes effleuraient alors un mécanisme à ressort propulsant dans l'air un sac d'une senteur musqué et contenant des phéromones de synthèse. Les jumeaux battirent en retraite aveuglé par la charge olfactive.

La voix de Lion-o raisonnait depuis le feu de camp. 

- Très grand classique pour repousser les fauves comme moi ou les canidés ou tout autres espèces dont l'odorat sert pour la traque. Généralement, accompagnée également de peinture phosphorescent ainsi vous êtes visibles même par temps de brouillard ! Et donc de vrais cibles vivantes.

Les jumeaux se léchaient pour se nettoyer mais étaient désormais hors-jeu.

Master Yen cria à ses fils :
- C'est un enregistrement ! La chasse continue.
Puis se retourna vers l'équipage et dit :
- Il semble que Pandawa soit chanceux ce soir.
Le Panda hominidé remua la tête pour acquiescer. Tandis que ses compagnons manipulaient leur communicateurs pour lui payer en Bytes-dollars. Pandawa par politesse ouvrait une caisse de Nectar des Dieux une boisson relaxante qu'ils se partageaient entre membres de l'équipage tout en se délectant du spectacle.

La chasse continuait et dans le même temps Pandawa relançait la mise entre eux pour parier sur la prochaine victime. Les autres se remirent dans la partie.

Briome l'aîné des mi-hyènes avec une stature impressionnante baissa sa visière à vision nocturne. Il leva son bras et signifia à Homine de s'arrêter. Puis un autre signe pour contourner les pièges au sol. Il recula scrutant les environs afin de repérer où se trouvait Lion-o qui avait véritablement disparu, ni lui, ni son odeur paraissait palpable.

Lorsqu'il entendit une corde se tendre. Il cria : "Attention !" Puis il entendit la corde se détendre et 3 petites flèches atterrirent à ses pieds ce qui poussa Briome à reculer par prudence. Mais la patte arrière ressentit un déclic. Puis une violente décharge électrique parcourir tout le corps. Un autre enregistrement se déclencha : 

- Ne pensez pas que l'homme ne maîtrise pas les technologies, les outils. C'est eux qui ont tout découvert bien avant que nous sachions marcher à deux pattes. Et ils ont maîtrisé cela durant des millénaires si ce n'est plus.

Briome était à terre des spasmes parcourait son corps. La décharge avait de quoi terrasser même un pachyderme-hominidé. Malgré les dopants Briome avait du mal à sortir de sa léthargie.

Homine restait malgré tout ceci concentré sur la chasse. Lion-o sorti de l'ombre, et portait un masque sur la figure :

- Dernière leçon

Homine était en transe, son instinct le poussait à attaquer Lion-o crocs et griffes à l'air. Ses griffes fendirent l'air en direction de Lion-o tandis que ce dernier esquivait ces attaques sans pour autant ni fuir la zone de combat ni riposter. Mais alors qu'il s'apprêtait à bloquer Lion-o dans une prise pour lui mordre la carotide du cou. Lorsque sa gueule entra en contact avec son cou il le repoussa violemment et cherchait désespéramment de l'eau pour se laver la bouche. Pandawa lui envoya une brique de Nectar qu'il déchira violamment entre ses crocs. Il tentait de se laver la bouche avec ses mains. Lion-o retira son masque et très calme remua pour se débarrasser de la poussière remuée lors du combat :

- L'homme dispose d'une très bonne connaissance de nos points faibles. En l’occurrence, lorsqu'on sort les crocs et qu'on a nos sens exacerbés. Ceci est de l’essence de Putois humide. Une particule odorante très forte qui n'est utilisé qu'en dernier ressort pour échapper à ses prédateurs.

Entre deux raclements de gorges, Homine était outré entre deux crachats : 
- Pouaarrrk! Rouaaaaaark ! C'est proprement infect ! Comment peut on utiliser ce genre de choses dans une chasse ? Comment se fait il que je ne l'ai pas senti lorsque je me battais avec vous ?
- Ce sont des micro-capsules hermétiques autour de mon cou, le masque est là pour détourner votre attention et vous laisser directement plonger sur un point faible évident. Les hommes disposent des même artifices et des même stratégies, ne pensez jamais qu'un homme soit seul à votre merci. Vous aurez encore l'odeur dans votre bouche durant 2 jours. Ne vous affaiblissez pas, malgré l'odeur, vous devrez continuer de manger. Avant, certains mourraient de ne plus pouvoir sentir autre chose que cette essence durant plusieurs semaines.

Puis Pandawa envoya une pochette de lingettes nettoyantes à Lion-o qu'il partagea avec Homine pour nettoyer l'essence qui les imprégnait.

Master Yen finit par se lever et s'adressa à ses fils avec colère et déception pour le manque de prudence face à cet exercice : 

- Faibles ! Vous êtes incroyablement faibles ! Et ceci n'était qu'un exercice. Que se passera-t-il si jamais vous vous attaquiez à des vrais hommes ? Si vous étiez face au Sentier de la Guerre ? 
- Père je ne vous ai pas vu à l'oeuvre contre cet homme-lion ! Faites partager votre expérience.

Derrière cette requête, Homine provoquait son père. Mais le vieil mi-hyène n'était pas dénué de ressources. Et la vieillesse ne l'avait pas encore affecté au point de ne pas pouvoir chasser et encore moins se battre. 

- Lion-o veuillez préparer un exercice je vous prie.
- Très bien, nous passons dans l'exercice de combat rapproché. Vous pouvez utilisez votre arme si vous le désirez.

Tandis que Lion-o remit son masque, Maître Yen saisit le couteau implanté dans la roche que son fils avait laissé. Puis se mit en position de combat. Ses crocs, rentrés et sa démarche beaucoup plus souple et plus féline, il rentra dans une conscience d'affrontement auquel il se mesurait contre un guerrier masqué. Ce dernier avait un bâton à présent. Une simple tige de bambou. Les spectateurs demeurèrent silencieux. Il n'était pas donné à tout le monde de voir dans sa vie un affrontement entre un homme-lion et un mi-hyène.

Maître Yen, adoptait une positon offensive de façon à ne laisser aucune échappatoire à son adversaire. Tandis que son adversaire le tenait à distance avec son bâton et se montrait très prudent. Lorsque Maître Yen en un mouvement fondit sur son adversaire, l'ombre de Lion-o disparut dans une explosion brumeuse. Puis Lion-o applaudit.

- Bravo Maître Yen, votre titre n'est absolument pas usurpé.

Maître Yen tenait le masque de Lion-o avec son couteau. Des morceaux de bambou éparpillés ornaient néanmoins la gueule de Maître Yen qu'il chassa d'un coup de sa main.

- Vous m'avez ménagé.
- Pas tout à fait...
Homine se leva et cria :
- Il a gagné !

Soudain Maître Yen vacilla, Lion-o l'attrapa in extremis. 

- Ça va, ça va, tempera Maître Yen.
- Pandawa, la trousse à pharmacie vite ! Hurla Lion-o

Il était déjà de retour avec une mallette très fournie. Lion-o vérifiait ses signes vitaux tandis que Pandawa déroulait une large bande de fioles étiquetées. Il prépara une seringue et attendait les ordres.

- Maître Yen, je vais vous faire une piqure de carbon anti-poison. Vous avez été exposé à des particules de tetratoxines. 

D'un geste sûr, Pandawa préparait la seringue en injectant le carbon anti-poison, Lion-o dégageait son bras et touchait pour ressentir les veines sous la peau épaisse. Puis lorsque Pandawa eut fini, il prit la seringue et injecta dans la veine de Maître Yen et lui parlait dans le même temps.

- Maître Yen ! Maître Yen ! Réactif au son, les pupilles dilatées, j'ai besoin d'adrénaline vite !

Pandawa retira les bouchons de 4 doses et chargea le pisto-injecteur et planta directement dans le cœur de Maître Yen. Les quartes doses injectées immédiatement le corps se convulsa puis se détendît pour entrer dans un coma léger. Pandawa surveillait avec un stéthoscope de poche qu'il fit écouter à ses fils.

Homine était abasourdi. Lion-o avait vaincu son père avec une arme humaine des plus basiques. Voir son père diminué était une infâme humiliation pour leur espèce. La suprématie du lion était confondante. Lion-o était sur son territoire.

Lion-o entre temps avait ordonné à son équipe de veiller sur Maitre Yen afin qu'il soit sur pied demain matin. Le médecin de l'équipe une serpentaire de la famille des sang-froid, veillait à ce que Maître Yen recouvre sa forme en moins de douze heures. Elle lui avait installé un cathéter de liquide physiologique avec du carbon antitoxine qu'elle récupérait grâce à une dialyse express.

Lion-o s'adressa à la troupe.

-Messieurs, votre père est entre les mains de la meilleure experte anti-poison. Elle m'a certifiée que demain votre père sera sur pieds.
- Il y a intérêt ! Père a voulu cette chasse, et vous êtes obligé de l'honorer. 
- La chasse ne s'arrête pas.

Homine avait pris la parole au milieu de ses frères qui baissaient à la fois les yeux et leurs oreilles en signe de soumission. Homine était leur véritable chef en l'absence de Maître Yen.

- Au moins vous êtes prévenus des tactiques humaines.
- Qu'avez-vous fait à notre père ? 
- Rien de bien méchant. Le bambou était enduit d'un composant dont l'odeur ressemble à l'huile de bambou. Indécelable, votre père a pointé sa lame vers moi. J'ai esquivé. A une fraction de seconde près il m'infligeait de sévères blessures à la tête. Lorsqu'il a attrapé mon masque lui était recouvert d'un autre composant. Les deux se sont combiné en poison un analgésique puissant. La difficulté est le dosage inconnu suivant ce que les personnes touchent plus ou moins le masque. Et votre père tenait le masque à pleine main.


--- mode fiction off ---


J'espère que cela vous a plu. Vous aurez d'autres publications bientôt en espérant que j'arrive à tenir le rythme. 

mardi 21 juillet 2015

La chasse aux immortels - 1. La chasse

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1 - La Chasse

Photo by @Lila Frerichs


Cela fait des jours que les cadavres sont au milieu de la neige. J'espère que les loups ou les chiens qui se sont attaqués à ces carcasses ont emporté avec eux les livres que j'ai disposé sur quelques corps. Ce sera sûrement un animal dressé par un Immortel, à coup sûr. Au milieu des corps, un chariot rempli que les victimes auraient traînées avec elles. Une mise en scène savamment orchestrée pour ne pas éveiller les soupçons et susciter suffisamment d'intérêts pour un Immortel. Et moi, toujours dans le sens contraire au vent dans ce couloir olfactif. Même si je suis à plus d'un mile et que je peux aligner ma cible d'une balle dans la tête avec mon fusil de précision. Je dois redoubler de prudence. Ici, on chasse l'Immortel. Ils s'éteignent petits à petit mais les derniers ne se laisseront pas prendre facilement et vendront leurs peaux chèrement.

Je peux tirer leurs corps de 200 000 000 Bytes$ pièce, une fortune en plus de la prime de la Confédé-Nations . La plupart sont recherchés pour Crimes contre l'humanité. La durée de vie humaine aujourd'hui à été fixée selon l'amendement 28 à 150 années terrestres. Les dérogations d'extension sont rares. La cultures de souches étant trop énergivore par rapport au coût marginal d'année en plus d'un "Vioque".C'est comme ça qu'on appelle les Immortels entre chasseurs de prime. C'est devenu illégal d'entretenir ces vieilles carcasses. Les indiens et les chinois ont été les premiers à réfléchir au problème. Au début avant les purges, il y en avait qui avaient été entretenus depuis près de 6 siècles. Avec des biotechnologies toujours plus innovantes et la bioéthique qui n'était qu'à ses balbutiements. Il y a eu des abus dans la conservation vivante, des parents qui se retrouvaient mariés avec leurs petits-enfants. Des héritages qui disparaissaient, et même des Immortels qui dévoraient leurs familles de crainte qu'elles ne les tuent. Aujourd'hui l'Administration Centrale avait fiché l'ensemble des humains et des autorisés. Les non-autorisés qui avaient échappé aux purges et au fichage était systématiquement traqués. On leur donnait des noms de code : Bibliques, si c'était un immortel, un numéro accompagné d'un prénom si c'était un clone illégal, et pour les criminels de laboratoires c'était le nom du labo qui avait porté plainte. 

Je chassais Noé depuis près de cinq ans. Une vraie légende ! Il devait avoir près de 3 siècle. Il avait survécu à la Grande Purge et aucun chasseur vivant ne l'avait encore revu depuis le siècle dernier. Les derniers témoignages remontaient à plus de vingt ans que j'avais compilé pendant deux mois sur les réseaux. Je l'avais traqué sur 3 continents. Des alarmes de présence gaspillés sur au moins une quarantaine de sites, sans résultats. Des indics qui m'ont promené pendant des mois. Et là, je tenais enfin une piste. Près des villages en hautes montagnes avec une végétation dense et des routes qui disparaissaient en hiver, les habitants parlaient d'un ermite vivant dans les montagnes et qui descendait de temps en temps chasser avec des loups. La région étant relativement pauvre, les réseaux électriques fonctionnaient par intermittence. Donc inutile de compter sur les réseaux pour alerter les renforts. Et donc parfait pour une planque de longue durée.

Je descendis dans le village où certains l'avaient aperçu, prétendant être passeur et cherchant à passer la frontière par la montagne pour rejoindre le temple de réfugiés bouddhistes de l'autre côté. Comme ça, les cadavres que je transportais, avaient une histoire au cas où des indics le préviendrait. Malgré la prime, les Immortels parvenaient toujours à trouver des complicité parmi des crédules qui les prenaient pour des sorciers gourou ou autre marabout... La plupart ayant amassé des connaissances encyclopédiques connaissait notamment la médecine de survie par cœur. Ils échangeaient des soins contre de la nourriture ou des divertissements lorsqu'ils étaient seuls. Les binômes se risquaient moins à ce genre de pratique. Ils étaient plus rares, et extrêmement difficile à débusquer. Car généralement ils arrivaient à s'auto suffire à deux. Et la chasse et l'agriculture à deux était nettement plus facile et moins monotone. Parmi les solitaires, certains ne supportaient pas cette solitude et mourraient dans des coins reculés, ou en provoquant pour une dernière fois l'ensemble d'une meute de chasseurs de prime pour vivre une dernière fois. C'était le cas du célèbre Nemrod. Dans sa traque, il avait réussi à tuer une dizaine de chasseurs avant d'être grièvement blessé et quatre autres chasseurs sont morts pour avoir voulu le capturer vivant. Je lui ai mis une balle dans le cœur et une dans la tête. J'ai récolté un blâme de la guilde des chasseurs de primes et une suspension d'un an pour n'avoir pas respecté les règles de conservation de la proie. Mais je n'ai jamais eu aucun regret. La mort devient une délivrance lorsqu'on n'attend plus rien de la vie. En ce qui me concerne je chasserai ou serai chassé. Hors de question de finir dans un mouroir, grabataire à attendre qu'une auxiliaire daigne vous laver. 

Le jour, dans ce couloir enneigé finissait sa course, les ombres s'allongeaient. Le froid se faisait sentir à mesure que les lueurs du jour disparaissaient. Chaque recoin était avalé par l'obscurité. Et le chariot était toujours là entourée de cadavres. J'avais même déniché un cadavre de nouveau-né dans un crématorium que j'ai emmailloté avec le corps d'une femme. Les immortels ont des instincts humains voir cette scène leur rappelaient qu'ils avaient vécu enfant ou en famille, et le respect des morts les pousserait à venir pour enterrer ces corps. Sous mon camouflage, je sentais le gel petit à petit momifier mon sac de survie. Je ne déclencherai que les réchauds chimiques qu'en dernier recours. J'ai connu des hivers plus rudes. La nuit continuait à envelopper ce couloir. Enfin les premières ombres touchait le chariot. Je notai mentalement la position du coffre et je me concentrait sur la scène. La nuit serait rude mais s'il devait sortir pour récupérer quelque chose, il ne le ferait qu'à la tombée de la nuit. Le peu de lumière lui permettrait de faire une rapide sélection dans les livres dont les Immortels raffolent. La solitude rend dingue et la culture c'est tout ce qui leur reste pour savoir qu'ils vivent encore. Un jour, on a découvert dans la cachette de l'un d'eux une bibliothèque, une bibliothèque avec près de 4000 livres. Il voyageait beaucoup et subtilisait un livre à chaque fois chez des gens des institutions ou encore dans des bibliothèques de contrebande. L'accès à la culture était réglementée par les réseaux, les flux Médias avaient finis par supplanter les supports anciens notamment les supports physiques. Il fallait dorénavant un permis pour posséder un livre. Avec un coffre-fort de conservation. Le candidat devait connaître les 3 techniques de conservation du papier et les 6 moyens de recyclage. En attendant je scrutais le noir de la nuit qui recouvrait lentement le couloir. Le silence se faisait encore plus oppressant dans la nuit. Une véritable prison des sens avec le froid qui cristallisait la respiration au travers du masque, les masques de protection me permettraient alors de tenir trois bonnes heures avant d'avoir besoin de nettoyer la buée. J'ai toujours eu un sommeil léger et avec la chasse je ne dormais vraiment que d'un œil. Le moindre instinct me réveillait pendant la nuit. Les yeux fermés, la respiration de l'air ambiant se calait à un rythme de repos afin de ne pas déranger la nature.

Dans ma respiration l'air ambiant fut tout à coup troublée. Je me réveillai dans la nuit noire. Attrapant une lunette de vue, je scrutai dans la direction de la caisse. La vision nocturne me permettait d'y voir comme en plein jour. Mais il fallait économiser la batterie, je ne l'utilise que très rarement. J'allumai mes jumelles et je vis une silhouette sur deux jambes, comme deux pattes. Il fouillait dans le chariot. Sa tête recouverte d'une voile, une épaisse fourrure entourait son corps. On aurait presque cru voir un ours. J'essuyai le percuteur malgré la fiabilité du matériel, j'eus toujours des rituels inconscients. J'ajustai ma lunette de visée sur la tête. Je préférais la gorge car les dégâts étaient assez nets pour le recyclage. Je n'aurais qu'une seule chance. Les Immortels étaient des magiciens de la disparitions. Capable de tromper votre intelligence le tout sous vos yeux. Ici la cible ne bougeait pas des masses. Sa démarche était assez maladroite imitant parfaitement le comportement d'un ours. Mais je ne comprenais pas autant de prudence, face à ce trésor culturel. Puis la légèreté d'un doute flotta ce qui me poussa à vérifier ma cible. La lunette de visée se focalisa au maximum et je réglai l'atténuation du bruit et la luminosité, jusqu'à obtenir une image nette. Je l'eus de dos, puis j'éteignis le mode sécurité et le mis en joue. Le doigt sur la gâchette dans un fourreau qui servait également de silencieux, j'attendais lentement qu'il daignât se retourner. Puis il se baissa d'un coup. Je réajustai ma lunette vers le bas, mais mon instinct  primitif me dit de me protéger. J'eus à peine eu le temps de me protéger. Le canon de mon fusil dévia la première frappe de l'immortel. Il était là. Il avait réussi à s'approcher d'aussi près et avait envoyé un leurre sur le chariot pour me confondre. Il avait une sorte de Tomahawk, qui s'abattait à nouveau sur moi. J'ai pu encore la dévier grâce à la crosse de mon fusil. Mes membres avaient du mal à réagir j'étais resté trop longtemps dans la même position dans le froid. Mon fusil désormais était inutile brisé au bout de la crosse. Le premier coup avait tordu le canon. Je reculai évitant le Tomahawk qui s'enfonça dans la neige juste après mon passage. Malgré mes raideurs, mes réactions étaient assez rapides pour me mettre hors de portée de ses coups. J'attrapais ma matraque télescopique dépliant dans son cliquetis reconnaissable. Il me lança son arme de toutes ses forces. Je pus parer avec la matraque qui se plia sous la force du choc. Il fouilla dans sa peau d'élan puis sorti une machette d'une taille impressionnante. Je décidai de reculer rapidement en fouillant dans mon manteau, j'attrapai mon taser pour animaux sauvages. Dans le même temps je courrai vers un point refuge que j'avais sécurisé. Hors d'haleine il me restait encore une vingtaine de pas avec un immortel à mes trousses qui lui avait l'habitude de faire de la chasse sous la neige. Le taser se chargeait lentement à cause du froid. Et le reste de mon arsenal n'était pas encore à portée. Dans ma course je vis ce que j'avais cru être un immortel au bout de ma lunette. Un ours d'hiver avec une cape que l'immortel lui avait confectionné. Il courrait également à ma rencontre. Mais lui était plus rapide. Il avait parcouru en quelques secondes la distance qui nous séparait de mon guet a pend. Il fonça droit sur moi, le bip de mon taser me signifiât qu'il venait de se charger et je tirai sur l'ours qui s'effondra sous la décharge électrique. Je me retournais, il était là. J'étais désarmé, mais il me restait encore une carte à jouer. A travers son masque, je ne vis pas son visage, tandis que son souffle avait gelé une barbe autour de sa protection. La coupe de la fourrure était nette et bien travaillée. Il portait du rembourrage à peu près partout. Heureusement qu'on était en hiver, s'il n'avait eu toutes ces protections je serais probablement mort. Mais la position où j'étais cette réflexion était triviale. Je m'étonnai à sourire de l'ironie de cette situation. Il a du prendre ma réflexion pour de la moquerie, il pointa sa machette pour me déchirer l'épaule droite. Je criai mais demeurai immobile semblant attendre mon heure. Puis il leva sa machette des deux mains signifiant ma mise à mort dans ce désert glacé. Lorsque la lame s'abattit, je l'esquiva d'un mouvement, et attrapa la prise de sa machette ainsi que sa lame. Il fut surpris. Je mis le pied dans un piège placé sous la neige par mes soins. La décharge nous foudroya tous les deux passant par sa lame. L'éclair passé, nos deux corps tombèrent dans la neige tandis qu'un fin linceul recouvrit nos deux corps perdus dans cette immensité glaciale.

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