lundi 24 juin 2013

Vie à Durée Indéterminée

Petite réflexion sur l'humanité où le temps de vie devient de plus en plus marchand :

Vie à Durée Indéterminée

-- mode fiction on--

Renouvellement signé ! 25 années de vie supplémentaires gagnées. Une aubaine, je vais pouvoir accumuler davantage de connaissances dans l'exploration du secteur des satellites d'Uranus du système solaire.

Le prix de l'année supplémentaire avait encore augmenté, particulièrement depuis que les problèmes d'insécurité identitaire avaient éclatés sur la station orbitale jumelée à l'attraction terrestre. Mais heureusement, la fondation d'exploration a les moyens de couvrir mes dépenses.

Depuis le développement des technologies de transhumanisme, la séparation de l'homme avec la machine n'a jamais eu une frontière aussi ténue. Au départ, décriées par une bonne partie de l'opinion publique mais également très recherchées par une minorité très riche et désireuse de prolonger leurs espérance de vie. Avec le temps, la recherche de la longévité a fini par l'emporter sur la méfiance de la population. Les limites du corps humain ont fini par être pointées du doigt à mesure que le développement des thérapies progressaient et devenaient accessibles. Par ailleurs, les entreprises de transhumanisme avaient particulièrement soigné la communication dans les groupes religieux qui ont fini par convaincre du bien-fondé du transhumanisme, tout comme au XXIe siècle les lobbies des armes avaient réussi à convaincre du bien-fondé de la sécurité.

Certains groupes extrémistes et radicaux au contraire, avaient massivement manifesté contre le transhumanisme car ils revendiquaient le caractère sacré du corps humain et dénonçaient la marchandisation de l'être humain.

Après la mise au point du transfert mémoriel métaphysique, il était désormais possible d'effectuer des copies identitaires dans les bases de données homonumériques. Régulièrement, mises à jour, elles permettaient de conserver une sauvegarde de soi-même en cas d'urgence, d'accident, ou disparition confirmée. L'authentification devenait alors une pierre angulaire de la transhumanité, Le clonage illégal était devenu une menace pour les sécurités intérieures, l'affaire des doubles Samsons avait achevé de rendre le secteur de l'authentification définitivement obligatoire à l'échelle de l'humanité entière. Dans la lutte de la délinquance d'atteinte identitaire, une nouvelle équipe a vu le jour, enquêtant sur des secteurs très denses de la population. Les premières chasses aux clones avaient permis de démanteler un réseau continental de clones infiltrés dans la population de la zone asiatique de Terre-I. Les mafias chinoises avaient organisés à une échelle industrielles des réseaux illégaux de clones. Allant de petits services fournissant de solides alibis pour relations extra-conjugales à des vols d'identité allant jusqu'à la suppression d'identités originales, en passant par la prostitution ou travail dissimulés.

Les règlements de compte dans la pègre alors avaient atteint un niveau inégalé lorsqu'on a découvert qu'un des parrains avait été remplacé par des clans rivaux. La supercherie avait été découverte par une escort-girl, aujourd'hui sous protection, qui l'avait connue dans son enfance. Les souvenirs du clone n'avaient pas pu intégrés ces données inconnues. Tout ces événements avaient entretenues une forme de méfiance et de défiance également envers ce qu'on appelle encore les méta-humains. Une qualification devenues péjoratives pour les méta-humains car au nom de la tolérance, il n'y avait qu'une seule humanité.

Une campagne de sensibilisation avait été diffusée. Mais cela n'avait fait qu'envenimer les rapports avec les groupuscules les plus radicaux. Des actes de barbarie relevant du terrorisme avaient révélés des idéologies dangereuses pour les méta-humains. Ainsi les sectes de l'Église du corps du Christ ainsi que celle du Corps sacrée avaient déclaré la guerre à ceux qu'ils appelaient les "abominations chimériques". Revendiquant des assassinats religieux, telles des actions visant à tuer définitivement certaines personnalités méta-humaines, ils visaient particulièrement les cybernétisées. Dont la transhumanité était beaucoup plus visible que les HGM (Humains Génétiquement Modifiés). Les premiers meurtres faisaient références à d'anciennes religions de la Chrétienté. Les brigades d'authentification identitaires avaient été confrontés avec horreur aux corps démembrés et de crânes fracassés ainsi que la corruption d'identités homonumériques rendant impossible la restauration identitaire des victimes. Un message gravé sur les corps : "Me voilà au paradis devant Dieu !" Ces victimes avaient été déclarées mortes. Ce qui n'était pas arrivé depuis des années de restaurations successives. Un choc pour l'entreprise Personna qui gérait la transhumanité des victimes. A telle point qu'un groupe de pression constitués des entreprises de transhumanité a appelé au renforcement des lois identitaires faisant disparaître la notion de vie privée définitivement dans les lois humaines. Les libertés de cultes avaient été bannie forçant des groupes religieux à émigrer aux confins martiennes. 

Ces groupuscules revendiquaient une notion d'humanité appartenant à des traditions anciennes. Ou la mort faisait partie de l'humanité. D'ailleurs la civilisation avait été définie par le respect des morts. Peu à peu, ils avaient sombré dans une peur ancestrale de deshumanisation à mesure où les meta-humains devenaient de plus en plus présents dans l'humanité. L'immortalité devenaient accessible dans le même temps, on portait atteinte à la vie éternelle, une promesse qui n'appartenaient qu'aux religions...

-- mode fiction off--


La transhumanité ne vient pas du handicap mais des limites que l'humain se voient au travers de leurs propres regards.

lien de l'image par Hans Huseklepp http://cargocollective.com/hanshuseklepp/Immaculate-Prosthetic